La
charrette
Symbole National du travail
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C’est également un support important sur lequel est exprimé l’art populaire. Doña Emilia Prieto dans son livre Mi Pueblo (mon peuple), nous révèle l’importance de la charrette pour le peuple costaricien : « dans nos vies agraires, les charrettes font partie d’un ensemble, elles sont devenues tellement indispensables et utiles pour le paysan qu’il a senti le besoin de les décorer comme un coffre sacré dans lequel sont transportées les récoltes, et avec celles-ci tout le travail qu’il a fourni à la sueur de son front… » |
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L’âge d’or de la charrette se situe entre 1850 et 1935. C’est essentiellement à San Ramon et à Sarchi de Valverde Vega que l’on fabrique les charrettes. On peut encore de nos jours à Sarchi visiter des ateliers traditionnels. Ceux-ci proposent aux touristes des charrettes miniatures, mais aussi de plus grandes, démontables pour en faciliter le transport en vue d’un voyage en avion dans votre pays… |
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La
décoration de la charrette et du joug est une
manifestation authentique du folklore costaricien. Elle est peinte
avec des dessins typiques, uniques dans l’histoire des Amériques.
Ainsi, les décorations des côtés, de la porte
et des roues constituent un art populaire autochtone et spontané.
Bien que les motifs ornementaux présentent quelques similitudes,
il n’existe pas deux charrettes identiques, il y a toujours
des variations dans les détails et la position des dessins
: il en va de la dignité de l’artiste ! La charrette révèle la simplicité et les aspirations d’un Costa Rica rural et artisanal. La forme des charrettes et la manière d’attacher les bœufs au joug sont des techniques propres au Costa Rica. La charrette symbolise le courage du peuple costaricien. |
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Origines
de la décoration de la charrette :
plusieurs versions sont avancées pour expliquer l’origine
des décorations des charrettes du Costa Rica. Selon certains (dont les auteurs du guide Gallimard Costa Rica) : « vers 1910, un campesino (paysan)décida de décorer les roues de sa charrette avec des motifs ressemblant un peu aux mandalas bouddhiques, avec leurs couleurs vives et leur forme circulaire. Dans son dessin transparaissaient des influences mauresques, héritées des conquérants espagnols qui s’en étaient imprégnés après la Reconquista, quand ils firent travailler les artistes musulmans à la décoration des églises et des palais. » Selon un article paru dans La Nacion : il n’existe pas de preuves objectives certifiées. Parmi la vingtaine de versions dénombrées, voici celles qui contiennent le plus d’informations, celles provenant d’intellectuels nationaux ainsi que celles qui renvoient à des époques et des lieux différents. Emilia Prieto écrivit en 1933 qu’il y a de nombreuses années, au Costa Rica, les paysans décoraient leur charrette avec des dessins de style naïf faits de lignes et de couleurs. « Il y a de nombreuses années» pourrait signifier « au début du vingtième siècle ». Luis Ferrero souligne à ce sujet que c’est une manifestation populaire qui aurait pu commencer en 1894, peut être à San Mateo ,un lieu de passage emprunté pour le transport du café entre San José et Puntarenas. Il ajoute que plusieurs ateliers sont apparus à Puriscal, Atenas et Cartago, villages où des jours de marché sont fêtés. Dans la description que fait Carmen Lyrian sur sa visite de l’atelier Chaverri à Sarchi en 1935, elle précise qu’il y avait des charrettes dont la peinture s’était écaillée avec l’usage, l’une d’entre elles pouvait avoir 35 ans : auquel cas elle daterait de 1900.
Selon José Léon Sanchez, des Italiens embauchés pour travailler sur les chemins de fer de l’Atlantique, ont fondé une colonie à Paraiso de Cartago, où ils ont commencé à peindre leur charrette comme le faisaient les marchands des quatre saisons siciliens qui transportaient du pain et des légumes ; cette coutume se répandit partout au Costa Rica. Cependant au cours d’un entretien avec Mme Maria Alfaro, cette dernière commente qu’elle a eu une discussion à ce sujet avec Sanchez, qui n’a pas pu apporter de preuve à sa théorie, quand elle lui a déclaré qu’elle pensait que cette coutume avait plutôt commencé à Sarchi. (Source La Nación - Février 2007). |
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Charrette costaricienne © Agenda del Turismo |
Charrette
Sicilienne © Regione Siciliana Assessorato Turismo |
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La
charrette fut déclarée symbole national le
22 mars 1988 par le décret n° 18197 - C, publié
dans « la Gaceta » n° 131 du 11 juillet
1988, sous la présidence de Don Oscar Arias Sánchez.
Patrimoine costaricien, la charrette, outil de travail, moyen de
transport, objet décoratif a inspiré aussi nombre
de contes, légendes et poèmes… |
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Les
charrettes du Costa Rica déclarées « chefs-d’œuvre
du patrimoine mondial » par l’UNESCO
: lors d’une réunion à Paris
le 25 novembre 2005 le Costa Rica s’est vu décerner
par l’UNESCO le titre de « Chefs-d’œuvre
du patrimoine mondial » pour les traditions pastorales
et des chars à bœufs au Costa Rica. |
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Le « Mercado de Carretas » (marché des charrettes) à San José : La partie couverte, appelée actuellement « Mercado Borbón » du Marché Central de San José, s’appelait « Mercado de Carretas ». Encore à une époque pas si lointaine, jusque dans les années 50, les paysans venaient tous les matins des régions maraîchères de la Vallée Centrale en charrettes à bœufs vendre leurs marchandises au marché de San José. Ce marché situé avenue 3 et 5, rue 8 et 10 mérite une visite pour ses étals hauts en couleur. |
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L’usage
des charrettes à bœufs en 1953 : d’après
un forum sur Internet : « Quand j'ai eu l’âge de
raison, en 1953, on avait déjà un tramway qui allait
de Pavas à Curridabat ou Tres Ríos, passant par le centre
de San José, puis le Paseo Colón, en faisant une espèce
de demi-cercle pour laisser la place à l'aéroport International
de la Sabana, aujourd'hui Musée d'Art Moderne et c'était
un flux constant de commerces, de gens qui allaient rendre visite
à la famille ou faire des courses. Tout se faisait en tramway.
Parce que tout le reste se faisait à pied et nu-pieds, ou en
charrette à boeufs ou en carrioles tirées
par des chevaux. Ma famille me raconte que c'était agréable
de circuler en tram, parce que beaucoup de rues de San José
étaient en terre et que tout a été goudronné.
Je me souviens, regardant au bout de la Cuesta de Moras (qui s'achève
où se trouve l’hôtel Balmoral), là, tournaient
les charrettes couvertes de boue qui venaient de Tres Rios ou de Curridabat,
avec des marchandises, jusqu'au Mercado de Carretas et elles passaient
par la place Morazán, les rues étaient encore en terre
». |
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Un
symbole de roue de charrette pour la première compagnie aérienne
nationale LACSA : Les dérives des avions de
la compagnie costaricienne LACSA (crée en 1946), étaient
décorées dans les années 50 et 60, d’une
roue de charrette multicolore. De même les dépliants
des horaires de la compagnie nationale arboraient fièrement
ce symbole traditionnel… |
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L’ICT
(l’Institut Costaricien du Tourisme)
a lui aussi utilisé dans les années 60 la roue
de charrette dans son logo. Le 9 août 1955, la loi N° 1917
a donné naissance à l’actuel ICT : l’Institut
Costaricien du Tourisme (Instituto Costarricense de Turismo). |
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A
lire : en vente dans toutes bonnes librairies de San José. |
Les
charrettes en Images ... |
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Charrette
et maison traditionnelle à la Paz |
Bouviers
et charrette Environs d'Orosi |
Charrette
en azulejos Rio Perlas |
Motif
traditionnel |
Artisan
peintre - Sarchi |
Fantaisie
de décoration d'une roue de charrette |
Roue
de charrette Dessins traditionnels |
Bouvier
en habit traditionnel |
Défilé
de charrette Environs d'Orosi |