La charrette
   Symbole National du travail

                       
  

        
          
La charrette a joué un rôle essentiel dans l’histoire, le développement économique et social du Costa Rica, elle fut le principal mode de transport durant le XIXe siècle et le début du XXe, permettant notamment le transport du café de la Vallée Centrale aux ports des côtes Caraïbe et Pacifique, et ce par des chemins de terre et de pierres... En février et mars, de longues files de charrettes souvent richement décorées et lourdement chargées (jusqu’à 500kg de sacs de café), roulaient lentement en direction de Puntarenas (côte Pacifique), à l’époque le port d’embarquement pour les Etats-Unis et l’Europe.
Mais aussi, les charrettes ont été pendant longtemps le seul moyen de transport pour toutes sortes de marchandises (et de personnes) dans les centres urbains avant l’apparition du train, du tramway, (notamment à San José), et autres véhicules à moteurs. Dans les années 50 et début des années 60, le seul moyen de locomotion (autrement qu’à pied) était le train et la charrette tirée par des bœufs, moyen de transport particulièrement bien adapté au relief accidenté du pays.
Il n’est pas rare de voir encore de nos jours, à la campagne, ce spectacle ô combien bucolique, de magnifiques et imposantes charrettes tirées par un ou deux bœufs cheminant paisiblement…

Pour voir d’anciens documents sur les fameuses charrettes : www.costarica-nature.org/Images-anciennes-charrette
Pour en savoir plus sur la Journée Nationale du Bouvier : www.costarica-nature.org/Journee/Nationale-du-Bouvier


C’est également un support important
sur lequel est exprimé l’art populaire. Doña Emilia Prieto dans son livre Mi Pueblo (mon peuple), nous révèle l’importance de la charrette pour le peuple costaricien : « dans nos vies agraires, les charrettes font partie d’un ensemble, elles sont devenues tellement indispensables et utiles pour le paysan qu’il a senti le besoin de les décorer comme un coffre sacré dans lequel sont transportées les récoltes, et avec celles-ci tout le travail qu’il a fourni à la sueur de son front… »

L’âge d’or de la charrette se situe entre 1850 et 1935. C’est essentiellement à San Ramon et à Sarchi de Valverde Vega que l’on fabrique les charrettes. On peut encore de nos jours à Sarchi visiter des ateliers traditionnels. Ceux-ci proposent aux touristes des charrettes miniatures, mais aussi de plus grandes, démontables pour en faciliter le transport en vue d’un voyage en avion dans votre pays…

La décoration de la charrette et du joug est une manifestation authentique du folklore costaricien. Elle est peinte avec des dessins typiques, uniques dans l’histoire des Amériques. Ainsi, les décorations des côtés, de la porte et des roues constituent un art populaire autochtone et spontané. Bien que les motifs ornementaux présentent quelques similitudes, il n’existe pas deux charrettes identiques, il y a toujours des variations dans les détails et la position des dessins : il en va de la dignité de l’artiste !
La charrette révèle la simplicité et les aspirations d’un Costa Rica rural et artisanal. La forme des charrettes et la manière d’attacher les bœufs au joug sont des techniques propres au Costa Rica.
La charrette symbolise le courage du peuple costaricien.
Origines de la décoration de la charrette : plusieurs versions sont avancées pour expliquer l’origine des décorations des charrettes du Costa Rica.
Selon certains (dont les auteurs du guide Gallimard Costa Rica) : « vers 1910, un campesino (paysan)décida de décorer les roues de sa charrette avec des motifs ressemblant un peu aux mandalas bouddhiques, avec leurs couleurs vives et leur forme circulaire. Dans son dessin transparaissaient des influences mauresques, héritées des conquérants espagnols qui s’en étaient imprégnés après la Reconquista, quand ils firent travailler les artistes musulmans à la décoration des églises et des palais. »
Selon un article paru dans La Nacion : il n’existe pas de preuves objectives certifiées.
     Parmi la vingtaine de versions dénombrées, voici celles qui contiennent le plus d’informations, celles provenant d’intellectuels nationaux ainsi que celles qui renvoient à des époques et des lieux différents.
     Emilia Prieto écrivit en 1933 qu’il y a de nombreuses années, au Costa Rica, les paysans décoraient leur charrette avec des dessins de style naïf faits de lignes et de couleurs. « Il y a de nombreuses années» pourrait signifier « au début du vingtième siècle ».
Luis Ferrero souligne à ce sujet que c’est une manifestation populaire qui aurait pu commencer en 1894, peut être à San Mateo ,un lieu de passage emprunté pour le transport du café entre San José et Puntarenas. Il ajoute que plusieurs ateliers sont apparus à Puriscal, Atenas et Cartago, villages où des jours de marché sont fêtés.
     Dans la description que fait Carmen Lyrian sur sa visite de l’atelier Chaverri à Sarchi en 1935, elle précise qu’il y avait des charrettes dont la peinture s’était écaillée avec l’usage, l’une d’entre elles pouvait avoir 35 ans : auquel cas elle daterait de 1900.












Roue de charrette siciliienne

© Regione Siciliana Assessorato Turismo

     L’historien Carlos Meléndez donne son opinion dans un article :
 D’un côté, l’idée de peindre les charrettes pourrait être une influence italienne, mais pas les dessins. Il révèle que deux centres importants se sont développés : d’abord à Escazú, puis à Sarchi (il ne précise pas de date). Il raconte qu’un Italien monta un atelier de fabrication de charrettes à Escazú, qui eut une très bonne réputation : il appliquait les motifs des autels baroques de l’Eglise d’Escazú. Cet italien s’appelait Aquiles Capra Posati (1863-1929). Il arriva au Costa Rica en 1906. Capra s’est inspiré du baroque colonial pour la décoration des charrettes.
Meléndez précise que les couleurs primaires utilisées pour la décoration des charrettes donnent d’avantage d’importance à la lumière, reflétant ainsi un peuple jeune et apportant une valeur symbolique, religieuse et magique.En conclusion, Melendez voit en la charrette costaricienne la représentation d’un autel baroque colonial qui s’anime et lui donne plus de valeur.
      
     Emilia Prieto, Carmen Lyra, Luis Ferrero et Carlos Melendez, se distinguent par leur recherche sur l’art populaire costaricien, et s’entendent sur la date de l’apparition de la décoration de la charrette : aux alentour de 1900.
     Selon José Léon Sanchez, des Italiens embauchés pour travailler sur les chemins de fer de l’Atlantique, ont fondé une colonie à Paraiso de Cartago, où ils ont commencé à peindre leur charrette comme le faisaient les marchands des quatre saisons siciliens qui transportaient du pain et des légumes ; cette coutume se répandit partout au Costa Rica.
Cependant au cours d’un entretien avec Mme Maria Alfaro, cette dernière commente qu’elle a eu une discussion à ce sujet avec Sanchez, qui n’a pas pu apporter de preuve à sa théorie, quand elle lui a déclaré qu’elle pensait que cette coutume avait plutôt commencé à Sarchi. (Source La Nación - Février 2007).
           
Charrette costaricienne
© Agenda del Turismo
Charrette Sicilienne
© Regione Siciliana Assessorato Turismo

La charrette fut déclarée symbole national le 22 mars 1988 par le décret n° 18197 - C, publié dans « la Gaceta » n° 131 du 11 juillet 1988, sous la présidence de Don Oscar Arias Sánchez. Patrimoine costaricien, la charrette, outil de travail, moyen de transport, objet décoratif a inspiré aussi nombre de contes, légendes et poèmes…
Le père du Président Oscar Arias a fait fortune dans le transport du café en charrette de la Vallée centrale à Puntarenas. Est-ce pour cela qu’il décréta la Charrette comme symbole national ?
Timbre de 1970 en commémoration de l'expo 70 - Sujet : charrette typique

Les charrettes du Costa Rica déclarées « chefs-d’œuvre du patrimoine mondial » par l’UNESCO : lors d’une réunion à Paris le 25 novembre 2005 le Costa Rica s’est vu décerner par l’UNESCO le titre de « Chefs-d’œuvre du patrimoine mondial » pour les traditions pastorales et des chars à bœufs au Costa Rica.
Une Charrette dans le Guinness Records : l’atelier d’Eloy Alfaro (le plus ancien de Sarchi) s’est lancé dans le défi de construire la plus gigantesque charrette pour entrer dans le fameux livre des records. C’est chose faite depuis juin 2006, la « méga » charrette est exposée dans le Parque Central de Sarchi avec ses 14m de long, près de 5m de haut et une tonne de demie…le tout pour 5,8 millions de colons (11 600 $).

Le « Mercado de Carretas » (marché des charrettes) à San José : La partie couverte, appelée actuellement « Mercado Borbón » du Marché Central de San José, s’appelait « Mercado de Carretas ». Encore à une époque pas si lointaine, jusque dans les années 50, les paysans venaient tous les matins des régions maraîchères de la Vallée Centrale en charrettes à bœufs vendre leurs marchandises au marché de San José. Ce marché situé avenue 3 et 5, rue 8 et 10 mérite une visite pour ses étals hauts en couleur.

L’usage des charrettes à bœufs en 1953 : d’après un forum sur Internet : « Quand j'ai eu l’âge de raison, en 1953, on avait déjà un tramway qui allait de Pavas à Curridabat ou Tres Ríos, passant par le centre de San José, puis le Paseo Colón, en faisant une espèce de demi-cercle pour laisser la place à l'aéroport International de la Sabana, aujourd'hui Musée d'Art Moderne et c'était un flux constant de commerces, de gens qui allaient rendre visite à la famille ou faire des courses. Tout se faisait en tramway. Parce que tout le reste se faisait à pied et nu-pieds, ou en charrette à boeufs ou en carrioles tirées par des chevaux. Ma famille me raconte que c'était agréable de circuler en tram, parce que beaucoup de rues de San José étaient en terre et que tout a été goudronné. Je me souviens, regardant au bout de la Cuesta de Moras (qui s'achève où se trouve l’hôtel Balmoral), là, tournaient les charrettes couvertes de boue qui venaient de Tres Rios ou de Curridabat, avec des marchandises, jusqu'au Mercado de Carretas et elles passaient par la place Morazán, les rues étaient encore en terre ».

Un symbole de roue de charrette pour la première compagnie aérienne nationale LACSA : Les dérives des avions de la compagnie costaricienne LACSA (crée en 1946), étaient décorées dans les années 50 et 60, d’une roue de charrette multicolore. De même les dépliants des horaires de la compagnie nationale arboraient fièrement ce symbole traditionnel…
Pour en voir plus :
www.timetableimages.com

Timbre de 1966 en commémoration du 20ème anniversaire de la création de la compagnie LACSA -
Sujet : dérive d'avion avec motif d'une roue de charrette (partie du logo de la compagnie costaricienne)

L’ICT (l’Institut Costaricien du Tourisme) a lui aussi utilisé dans les années 60 la roue de charrette dans son logo. Le 9 août 1955, la loi N° 1917 a donné naissance à l’actuel ICT : l’Institut Costaricien du Tourisme (Instituto Costarricense de Turismo).
Voir aussi notre fiche info : www.costarica-nature.org/Tourisme-Costa-Rica

Timbre de 1972 en commémoration de l'année du tourisme des Amériques
Sujet : logo de l' ITC avec roue de charrette


Fête en relation avec les charrettes :
le deuxième dimanche de mars à San Antonio de Escazu (Vallée Centrale) est honoré « El Dia del Boyero » (le jour du bouvier) ; défilé de charrettes à bœufs peintes de motifs traditionnels fort colorés. Bénédiction du bétail et des récoltes,fanfares et pétards...

A lire : en vente dans toutes bonnes librairies de San José.
- Nuestra Patria Emblemas, Simbolos y Musica : ouvrage traitant des différents symboles nationaux, d'histoire et du folcklore...
-
Las Carretas Decoradas en el estilo Sarchí : ouvrage fort bien illustré sur les charrettes du Costa Rica


Les charrettes en Images ...

Charrette et maison traditionnelle
à la Paz
Bouviers et charrette
Environs d'Orosi
Charrette en azulejos
Rio Perlas

Motif traditionnel
Artisan peintre - Sarchi
Fantaisie de décoration
d'une roue de charrette



Roue de charrette
Dessins traditionnels
Bouvier en habit traditionnel
Défilé de charrette
Environs d'Orosi
© Imagenes Tropicales S.A. - Photos Didier Raffin
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Mise à jour : mars 2012
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