1825 - demi escudo Or Costa Rica (face)  

Histoire de la monnaie du Costa Rica
De 1502 à 2000

D’après une libre traduction du site du
Musée de l’Or de San José, section numismatique

             Quand les Espagnols arrivèrent en Amérique, le territoire qui correspond au Costa Rica actuel était occupé par des groupes indigènes organisés en communautés dirigées par un chef. Les transactions des biens entre ces groupes étaient basées sur le principe du troc ou de l’échange. L’organisation politique et territoriale, de même que la diversification des produits et l’exploitation des divers écosystèmes, eurent comme conséquence l’échange de produits alimentaires (sel, cacao, maïs, bananes, manioc, haricots, etc...), d’outils spécialisés et d’autres objets fabriqués par les différentes communautés, tels la céramique, le coton, les tissus et les objets en or.

             L’arrivée des Européens en Amérique Centrale introduisit un changement dans le mode de vie des sociétés autochtones. Les groupes indigènes furent délogés de leurs terres, leurs habitations et leurs coutumes furent transformées en accord avec les intérêts des Espagnols, tant au niveau territorial que politique, social, économique et culturel. Cette nouvelle organisation est à l’origine de l’utilisation de la monnaie métallique ainsi que de l’établissement d’un système monétaire d’origine espagnol.

             A l’époque coloniale, la population de la province du Costa Rica était une société essentiellement agricole. La plupart des habitants vivaient dispersés dans la campagne et chaque famille était obligée de produire ce qui était nécessaire à sa propre subsistance. C’est à cette époque que se sont développés la production de cacao, l’élevage et la culture du tabac à des fins commerciales.

             Le système monétaire espagnol utilisé en Amérique durant la période coloniale était assez complexe. Les monnaies étaient fabriquées, principalement en or et en argent. Malgré l’existence des « casas de moneda » celles-ci n’étaient pas suffisantes pour pouvoir frapper tout le métal dont on avait besoin pour les transactions, c’est pourquoi furent également utilisés des morceaux de métal irrégulièrement coupés, pourvus d’emblèmes et de sceaux officiels. Ces pièces, appelées «macuquinas » (sans bordure) ou «macacos » (vilaines), en circulation entre 1600 et 1750 environ, n’ont fait qu’augmenter la confusion dans le système monétaire colonial.

             Les représentations ou les gravures qui apparaissaient sur les pièces coloniales varièrent tout au long de la période, leur conception dépendant, en grande partie, du souverain en place et de la situation politique espagnole. Ainsi pouvait-on trouver sur ces pièces tantôt les effigies des différents rois, tantôt des croix, des colonnes…

                 

             Durant les premières années de l’époque coloniale, des pièces de monnaie frappées des poinçons d’Espagne (Ségovie et Séville) furent utilisées. Au XVI siècle, on décida de frapper monnaie en Amérique, idée qui fut favorisée par la découverte de mines d’or et d’argent au Mexique et au Pérou entre 1545 et 1546. C’est ainsi qu’apparurent au cours de ce siècle les premières « casas de moneda » de Mexico, Lima, Bogota et Potosi, puis plus tard, en 1733, celle de Guatemala, notamment.

             Durant l’époque coloniale au Costa Rica, le commerce eut peu d’importance et la production destinée à l’exportation occupa une place secondaire. Néanmoins, la province prit part au commerce colonial à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle, en exportant au Panama des produits comme des biscuits, de la graisse, du cuir, du maïs, du blé, de l’ail, de la coriandre, des volailles et des porcs, notamment… Plus tard, grâce à la culture du cacao et du tabac et au développement de l’élevage, l’argent put faire son entrée dans la province. A ceci contribua aussi le versement d’une rémunération aux fonctionnaires de la couronne espagnole.

             Une fois l’indépendance proclamée, l’une des premières préoccupations des Etats naissants d’Amérique centrale fut d’organiser leur système monétaire. Pour sa part, le Costa Rica continua d’utiliser le système du real, des écus et des onces hérité de la Colonie. Cependant, la monnaie restait rare malgré le développement de certaines activités, comme l’industrie minière dans les monts del Aguacate et les tentatives pour émettre leur propre monnaie échouèrent. C’est la raison pour laquelle la monnaie d’origine coloniale est restée en circulation parallèlement à celle d’autres Etats d’Amérique qui venait d’obtenir leur indépendance.

             En 1824, le Costa Rica intégra la République Centre Américaine, organisée en système fédéral. Les pays membres de cette fédération étaient le Guatemala, le Honduras, El Salvador, le Nicaragua et le Costa Rica. La première loi relative à la monnaie de la Fédération Centre-américaine, détermina les gravures et inscriptions qui devaient figurer sur les pièces costariciennes. Celles-ci, d’or et d’argent, furent frappées entre 1825 et 1837. L’une des faces représentait le blason de la fédération, l’autre une « Ceiba » (ou fromager), symbole de liberté. Parallèlement à ces pièces continuaient de circuler celles d’origine coloniale ainsi que celles d’autres Etats d’Amérique, étant donné la rareté de la masse monétaire que ne put résoudre « la casa de la moneda » du Costa Rica.

             En 1838, Braulio Carrillo, sépara le Costa Rica de la Fédération Centre-américaine et stimula davantage la culture du café. Dès le milieu du XIXe siècle, cette culture était devenue le principal produit d’exportation vers les marchés européens. Carrillo établit une série de mesures sur les nouveaux symboles et légendes que les monnaies devaient adopter. Les monnaies émises sous le gouvernement de Carrillo présentaient d’un côté une étoile à 6 branches, symbole d’un Etat libre et souverain qui n’avait plus aucune relation avec la République Fédérale, de l’autre côté, un caféier, produit dont l’importance se faisait croissante dans l’économie du pays. Sur les pièces en argent était gravé sur une face le même blason en étoile, sur l’autre un pied de tabac l’un des principaux produits d’exportation de la fin du XVIIIe au début du XIXe siècle.

             En 1842, Francisco Morazán renversa le gouvernement de Braulio Carrillo, avec comme objectif la réintégration du Costa Rica dans la Fédération Centre-américaine. Dès lors, on réutilisa le style et les monnaies de la période fédérale. Bien que le régime de Francisco Morazán fût renversé la même année, les gouvernements qui lui succédèrent jusqu’en 1848, conservèrent le style et les monnaies de la Fédération, dans l’espoir que celle-ci fût à nouveau constituée. Cependant, bien que circulaient des pièces de cette période et que de nouvelles pièces dotées des mêmes gravures furent émises, la masse monétaire en circulation restait insuffisante. C’est pourquoi, en 1845 et 1846, ont été mis en circulation des monnaies d’autres états de la Fédération.

             Le 31 Août 1848, durant la présidence du docteur José Maria Castro Madriz, le Costa Rica a été proclamé pays souverain et indépendant : de ce fait il ne pourrait plus réintégrer la République Fédéral d’Amérique Centrale. Concernant les nouveaux symboles propres au Costa Rica, Castro Madriz décréta la création d’un drapeau et d’un écusson, qui fut gravé sur les monnaies de la République à partir de 1850. Cependant, des monnaies en or et argent de la fédération étaient toujours frappées et mises en circulation entre 1849 et 1850 en attendant que les nouvelles monnaies soient gravées.

                                   

             En 1863, le système décimal fût établit, l’unité monétaire sera des à présent le Peso aussi bien pour l’argent que pour l’or. La nouvelle monnaie fût fractionnée en 100 parties, appelées « Centavos » (centimes de Pesos). Le système de real, d’écussons et d’onces disparut avec le peso. Cette réforme permit d’améliorer le système hérité de la colonie, en rendant le système moins confus ceci permis en autre de faciliter le commerce extérieur, car beaucoup de pays utilisaient déjà ce système décimal.

             La chute du prix international de l’argent à la fin du XIX, provoqua une violente dévaluation de la monnaie costaricienne. C’est pourquoi, en 1896 le gouvernement de Rafael Yglesias a instauré une nouvelle réforme monétaire qui prévoyait entre autre l’« étalon or ». Le Colón est devenu la nouvelle unité monétaire, divisée en 100 parties appelées « centimos » (centimes de colón).

             L’appellation de « colón », a pour origine les célébrations du IV centenaire de la découverte de l’Amérique, qui furent réalisées dans le monde entier en 1892. En 1897, les premières monnaies en or furent émises d’une valeur de 20 colons.

          
         
             Entre 1914 et 1950, une succession de crises externes et internes ont affecté les revenus fiscaux, provoqué la dévaluation de la monnaie et causé des problèmes dans la circulation monétaire. En 1923, le gouvernement décida de doubler la valeur de la monnaie nationale en argent de 25 et 50 «centavos», ainsi que celles de 50 «centimos» frappées depuis la seconde moitié du XIX siècle jusqu’en 1918. En 1924 les dernières monnaies en argent de 25 « céntimos » ont été frappées, bien que la quantité d’argent ait diminué par rapport aux antérieures. En 1935 les premières monnaies de 1 Colón furent frappées, faites d’un mélange de cuivre et de nickel. Leurs dessins fussent utilisés jusqu’en 1978. Depuis les années 1930 jusqu’à nos jours, divers métaux ont été utilisés, comme le cuivre, le nickel, l’acier inoxydable, pour que le coût de fabrication de la monnaie soit inférieur à sa valeur.

             La guerre civile de 1948 et la Constitution Politique de 1949 définirent un état interventionniste. Ce nouveau régime politique fût à l’origine de la nationalisation de la banque afin d’accorder plus de crédit aux projets concernant la diversification économique et le développement industriel au Costa Rica. La Banque Centrale costaricienne, fût crée en 1950, elle est devenu l’organisme principal en faveur du développement de l’économie ainsi que de la politique monétaire de crédit et de change. Elle est devenue la seule institution autorisée à émettre de la monnaie. Entre 1950 et 1982, la banque centrale frappa des monnaies de cinq, dix, vingt-cinq, cinquante centimes ainsi que de un et deux colones. Ces monnaies avaient la même taille ainsi que les mêmes gravures établis par la Banque international du Costa Rica en 1935. Elles furent frappées principalement de cuivre et de nickel, bien que fussent également utilisés d’autres métaux comme l’acier et l’aluminium.

             La crise économique des années 80, la procédure accélérée de dévaluation du colón, la hausse des prix ont provoqués la disparition des monnaies à faible valeur, comme celles de un et deux colons ainsi que de cinq, dix, vingt-cinq et cinquante centimes. Ainsi, des matériaux moins chers et durables, comme l’acier et l’aluminium ont été utilisés. La taille des monnaies fût réduite. De plus des monnaies de cinq, dix et vingt colón ont été frappées pour pouvoir remplacer les billets de même valeur, qui se détérioraient trop vite. On appela ce nouveau type de monnaie « la nouvelle famille », elle commença à circuler en 1982. Le dernier frappage de monnaie a eu lieu en 1994.

             En 1995 a eu lieu la première émission de monnaie correspondant à ce qu’on appelle « nouveau cône monétaire » Ce dernier est constitué de monnaie de couleur dorée, qui circulent toujours à l’heure actuelle.

             En accord avec des lois spécifiques, depuis 1970 ont été frappées des monnaies commémoratives, en or, argent et nickel, retraçant les dates importantes Costaricienne. Ces dernières sont utilisées pour tous types de transaction bien qu’elles soient l’objet de bien des collections… Les thèmes évoqués sur ces monnaies sont par exemple, l’année international de l’enfant en 1979, les 25 et 50 ans de la Banque Centrale Costaricienne, le prix Nobel obtenu par Oscar Arias Sanchez en 1987, la faune et la flore, la fondation des villes ainsi que d’autres dates qui méritent d’être commémorées.

Crédit photos et documents : Musée de l’Or de San José.

Musée de l’Or : son entrée est située sur la Place de la Culture, au centre de San José.
Ouvert tous les jours de 9h30 à 17h. Entrée 6 USD.

Musée National : il est situé Plaza de la Democratia, au centre de San José. Ouvert tous les jours (sauf le lundi) de 8:30. a 16h30 en semaine, le dimanche de 9h à 16h30. Entrée 4 USD.

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Musée de l’Or section numismatique

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Mise à jour : mars 2012
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