Date :
4 Mai 1910 (Jour de la Sainte Monique) - Heure :
18h50 - Durée : 16 secondes
(enregistrés par le sismographe de l'observatoire
national) - Magnitude : 6,4 Ms - Profondeur :
Faible - Lieu : Cartago.
Intensité maximale (Echelle de Mercalli*
modifiée) : le tremblement de terre fut ressenti
sur pratiquement tout le territoire de Limón jusqu'à
Nicoya et Liberia. Dans la zone proche de l'épicentre,
comme la ville de Cartago et ses alentours, l'intensité
maximale fut de VIII. L'intensité du séisme fut
telle que nombreux sont ceux qui furent surpris par les chutes
de tables, de latrines, etc. sans avoir eu la moindre opportunité
de s'échapper. Nombre de ceux qui marchaient dehors ne
purent rester debout ; beaucoup même trouvèrent la
mort sur le trottoir, lorsque des édifices s'effondrèrent
sur eux.
Aux environs de Tres Rios, les intensités diminuèrent
à VII et VI. Pour la ville de San José et les régions
d' Heredia et d'Alajuela des intensités de V furent enregistrées.
A San Ramon l'intensité fut de III.
* L'échelle de Mercalli (du nom de son inventeur, vulcanologue
Italien), est basée sur l'étendue des dégâts
observés après un tremblement de terre. Cette échelle
fut utilisée avant la création de l' Echelle de
Richter en 1935.
Morts : on ne connaît pas le nombre
exact, beaucoup de morts furent enterrés quasi immédiatement
après le tremblement de terre pour éviter les infections
et maladies, raison pour laquelle beaucoup de victimes ne furent
pas recensées. Cependant, on peut estimer qu'ils étaient
au nombre de 400 à 700 devenant le plus grand désastre
ayant coûté le plus de vies dans toute l'histoire
du Costa Rica.
Blessés : on ne connaît pas
le nombre exact, mais on les compte par milliers, la grande majorité
fut transportée en train jusqu’aux hôpitaux
de San José, la capitale. Compte tenu de la gravité
de la situation d'urgence, un bâtiment métallique
fut construit afin d'accueillir plus de patients. De même,
des tentes furent installées dans des parcs et diverses
rues de Cartago afin d'accueillir d'autres blessés de moindre
gravité.
Dégâts :
la ville de Cartago, fortement endommagée lors
du tremblement de terre du 13 avril de la même
année, a été totalement détruite le
04 mai. Les constructions qui étaient encore debout après
le tremblement de terre du 13 Avril*, s'effondrèrent définitivement,
y compris les églises, les couvents, les écoles
et autres édifices publics. Les consolidations et prévisions
que les architectes avaient recommandées furent insuffisantes,
de nombreux bâtiments furent détruits à la
dynamite quelques jours après le tremblement de terre,
afin d'éviter des problèmes plus importants.
Il ne restait plus aucune maison debout, la plupart avait des
dégâts structuraux et furent déclarées
inhabitables. Les niches du cimetière général
de Cartago se sont ouvertes par la force du tremblement de terre
laissant à l'air libre les ossements et les crânes.
A Agua Caliente, à 3km du centre de Cartago, l'événement
sismique fut désastreux. Le pont du fleuve Agua Caliente,
s’effondra dans le fleuve. Le village de Paraíso
fut dévasté. La majorité des maisons s'écroulèrent
avec la force sismique. L'église se retrouva en ruines
mais fut reconstruite au fil des années. Dans des villes
comme San José, Heredia et Alajuela, l'on rapporta des
chutes d'objets et quelques dégâts dans les maisons
et immeubles.
Comme ce fut la deuxième fois que la ville de Cartago fut
détruite et eut principalement des dommages structuraux,
le gouvernement du Président Cleto Gonzáles Víquez,
proposa la mise en place d'une nouvelle règlementation
sismique de construction pour ainsi éviter de telles situations
dans le futur. Certaines mesures prises furent les suivantes :
interdiction de construire des maisons et immeubles avec des matériaux
tel l'adobe ou le « bareque** »
et une nouvelle ère de techniques de construction commença
au Costa Rica.
*
Le 13 avril 1910 : un
autre tremblement de terre affecta gravement les régions
de Cartago et de San José
** « Bareque »
ou « bahareque »
(mot d'origine vraisemblablement caraïbe) : technique
de construction de maison
à base de brique de terre séchée et
de tige de canne.
Illustré ci-contre sur cette carte
postale. |
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Phénomènes
observés : quasiment toutes les personnes
proches de la zone de l'épicentre ont entendu un bruit
souterrain, semblable au passage d'un train dans un tunnel, d'autres
l'ont ressenti comme le bruit d'un fleuve en crue, d'autres encore
décrivent ces bruits comme un grondement de tonnerre sourd
et prolongé.
Des signes avant-coureurs ? Grand nombre
d'observateurs assurent avoir vu un bolide de feu traverser le
ciel d'Est en Ouest au-dessus de la cordillère volcanique,
depuis Turrialba vers la péninsule de Nicoya. Le temps
écoulé entre ce phénomène et le tremblement
de terre fut de quelques secondes, mais selon d'autres observateurs,
il pourrait être de quelques minutes. Si la population du
Costa Rica s'est inquiétée et fut choquée
par la comète de Halley* (entre 1909 et 1910) à
laquelle elle attribua les maux dont souffrait le pays, ce phénomène
accrut sans doute les craintes des habitants
* Comète de Halley :
cette comète est « de passage » tous
les 76 ans « près » de notre planète,
le spectacle de cette comète est plus ou moins spectaculaire
suivant la position de sa queue par rapport à la Terre.
Historique des phénomènes sismiques
de la région
La ville de Cartago avait déjà ressenti, avant 1910,
les effets d'un tremblement de terre de grande envergure, en effet
le 2 septembre 1841 se produisit un séisme qui détruisit
pour la première fois Cartago, provoquant la mort de 38
personnes et une grande panique dans la population. Le 22 août
1951 un autre séisme secoua assez fort le Sud de Cartago,
affectant Paraíso et Orosí.
Ainsi, peut-on voir que la ville de Cartago, ébranlée
par plusieurs séismes de grande intensité, s'est
au fil des années, relevée de ses cendres.