Costa
Rica
Communautés et ethnies indiennes*
*
Le terme « Indien » tant à être
remplacé par celui « d’Amérindien
»
afin d’éviter toute confusion avec les Indiens
d’Inde.
Les
Indiens du Costa Rica : les huit ethnies
Bribrís - Cabécares
- Guaymíes - Guatusos (ou Malekus)
Borucas (ou Bruncas) - Térrabas
(ou Teribes) - Huetares - Chorotegas
|
D’après
le dernier recensement qui date de 2000, il y aurait un
peu moins de 64 000 indigènes au Costa Rica, soit
1,7% de la population totale, répartis sur 24 territoires.
Cette minorité, exclue du développement économique,
des services sociaux et de la protection légale,
fait partie du segment le plus pauvre et le plus marginalisé
de la société costaricienne. Afin de préserver
leur identité culturelle, les tribus indiennes doivent
lutter contre la discrimination, l’acculturation et
les politiques d’assimilation. Une des menaces imminentes
qui pèse sur les populations indigènes est
la perte des terres et des ressources naturelles que les
agriculteurs non indigènes, les compagnies minières,
pétrolières et hydroélectriques conquièrent
petit à petit.
On dénombre 8 tribus indiennes qui descendent des
Mayas et d'indigènes d'Amazonie ; et l’on distingue
les ethnies d’origine mésoaméricaine
des ethnies d’origine macrochibcha, qui viennent du
nord de l’Amérique du Sud.
En raison de leur isolement dans la forêt costaricienne
difficilement pénétrable, les indigènes
sont aujourd'hui très peu métissés
et ont gardé leur authenticité. Les Huetares
et les Chorotegas, d’origine mésoaméricaine,
sont les plus acculturés, on les considère
d’ailleurs comme des « paysans de tradition
indigène ».
Voir
des photos et documents anciens sur les
Indiens du Costa Rica
|
L’origine
des Indiens d’Amérique centrale
Le
terme « Indien », communément donné
aux Indigènes d’Amérique
Latine, est dû à l’erreur de Christophe
Colomb qui, pensant avoir atteint les Indes lorsqu’il
débarqua à Hispaniola en
1492, appela les indigènes « Indios ».
La question est de savoir si ces Indiens américains,
également appelés Amérindiens,
furent les premiers habitants de l’Amérique s’est
posée dès la découverte du Nouveau Monde
et n’est pas encore tranchée. Ce qui est certain
et reconnu par les chercheurs, c’est que des premiers
groupes d’immigrants ont pénétré
dans le Nouveau Monde il y a 40 000 ans en passant de la Sibérie
vers l’Alaska. Reste à savoir si ces peuples
étaient bien ce que le conquistador
espagnol a nommé plus tard « Indiens »…
Mais étant donné que ce continent n’a
pas livré, jusqu’à ce jour, de traces
humaines plus anciennes, il est admis que les Indiens furent
les premiers à conquérir le continent.
On dit que ces Indiens auraient franchi le détroit
de Béring en plusieurs vagues, dont quelques-uns il
y a 40 000 ans, d’autres ayant tardé jusqu’à
l’époque du Christ à le traverser. Les
premiers immigrants auraient été moins mongoloïdes
que ceux venus par la suite ; c’est-à-dire qu’ils
présentaient moins de ressemblances avec les Chinois,
les Coréens, les Tongouses ou les Mongols du Nord de
l’Asie, que ceux arrivés plus tard. |
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Tête
de jaguar, détail d'une poterie
pré-colombienne
Musée
du Jade, San José |
Sphère
de l'époque pré-colombienne,
provenant de la région sud du Costa Rica
Musée National, San José
Le mystère de leur fabrication et de
leur signification sont encore à l'étude... |
Broche
en or, époque pré-colombienne
Musée National San José |
Caractéristiques
physiques
Si les Indiens ont la réputation d’appartenir
à une seule race, ils affichent néanmoins des
différences physiques considérables. Alors que
les premiers immigrants auraient été de ces
non-mongoloïdes à la tête allongée,
qui subsistent largement dans les régions limitrophes
de l’escarpement occidental, la deuxième vague
d’immigrants avait des traits physiques mongoloïdes
plus marqués. Ceux-ci se sont alors différenciés
suivant leur lieu de résidence : les Indiens installés
dans les montagnes ont généralement la tête
large et de dimension moyenne, les jambes courtes, le thorax
large et la charpente trapue alors que les tribus établis
dans les basses terres sont très différentes.
On distingue deux types de population dans les basses terres
: une population plutôt gracile, aux os petits, au nez
large, telle que l’on peut le trouver chez les Huastèques
de l’Etat de Veracruz, et une autre population, petite,
au corps épais, à la tête extrêmement
large, avec le nez grand et busqué, et avec la présence
du pli oculaire mongoloïde.
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Couple
d'indiens de Talamanca
Dessin de Barbotin d'après une photographie
de M.H Pittier
Document des années 1900 |
Indiens
de la région de Talamanca, transport de palmes
dont sont recouverts les toits des habitations traditionnelles |
Indiens
de la région de Talamanca partant à
la pêche au harpon |
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Activités
des Indiens
Depuis toujours les Indiens vivent de la chasse et de la pêche.
A l’origine, ils se livraient également à
la cueillette de plantes tubercules, de baies comestibles,
de noix, de miel… A la chasse, ils traquaient le bison,
le petit gibier et, jusqu’à son extinction il
y a environ 7000 ans, le mammouth. Avec l’arrivée
de l’agriculture, ils développèrent la
culture en terrasse et les canaux d’irrigation. On y
cultivait des avocats, différentes sortes de fève,
le chili (sorte de piment), le coton et le tournesol. Quant
au maïs, c’était déjà la plante
alimentaire la plus cultivée, alors qu’elle était
inconnue du reste du Monde. De nombreux produits que nous
cultivons aujourd’hui auraient été découverts
et cultivés pour la première fois par les Indiens
d’Amérique Centrale : le cacao, le caoutchouc,
le coton, le tabac, la courge, la calebasse, la pomme de terre,
l’arachide, la fraise, l’artichaut, la tomate,
la quinine…Vers 2500 avant J.-C., l’atatl (un
bâton de jet), la flèche et l’arc, et le
javelin (sorte de javelot) étaient devenus les instruments
indispensables à la chasse. |
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Indiens
pêchant avec arcs et flêches
Document
des années 1900 |
Indiens
de la région de Talamanca, pêchant avec arcs et
flêches
Document des années 1920 |
Indiens
naviguant sur le Río Sixola, appelé maintenant
Sixaola. Ce Río fait frontière au sud
est entre le Costa Rica et le Panama
Document
des années 1900 |
Les
populations indigènes en Amérique centrale
En
2000, on a estimé entre 6 et 7 millions le nombre d’indigènes
en Amérique
centrale. Dans ce recensement, sont également pris
en compte les ethnies afro caribéennes et les ladinos
(personnes métissées issues d’un parent
espagnol et d’un parent indigène. Définition).
Les langues et les cultures que l’on appelle «
mésoaméricaines » s’étendent
du Yucatán et Chiapas (Mexique) jusqu’à
Matambú, sur la péninsule de Nicoya (Costa Rica).
Les ethnies mésoaméricaines occupent les hauts
plateaux et les basses terres du Petén du Guatemala
et sont dispersées sur les territoires du Honduras,
d’El Salvador et du Nicaragua.
Les peuples indigènes du sud-est vivent dans les basses
terres du versant caraïbe, dans la cordillère
de Talamanca (Costa Rica) et dans les différentes enclaves
du centre du Honduras. La tribu indigène Lenca, présente
dans les montagnes occidentales du Honduras et dans la région
est d’El Salvador, se positionne comme un espace transitoire
entre les cultures indigènes mésoaméricaines
et celles centraméricaines que l’on appelle aussi
« macrochibcha ».
Pendant longtemps, et encore aujourd’hui, il a été
difficile de donner des chiffres exacts sur le nombre d’indigènes
présents en Amérique centrale. Certaines tribus
vivent dans des zones reculées presque inaccessibles
rendant ainsi leur recensement impossible. C’est la
raison pour laquelle il n’existe pas de données
pour la population indigène d’El Salvador de
1980. Même si le tableau ci-dessous s’inspire
de sources fiables, il se peut que certaines tribus n’aient
pas été comptabilisées. A noter également
que ce tableau ne prend en compte que les tribus indiennes
d’Amérique centrale, et non pas les autres ethnies.
Pays
d’Amérique centrale |
Population
indigène Recensement 1980 |
Part
de la pop. Indigène dans la pop. totale 1980
(%) |
Population
indigène Recensement 2000 |
Part
de la pop. Indigène dans la pop. totale 2000
(%) |
Part
de la pop. Indigène dans la pop. totale 2000
(%) |
Guatemala |
4
000 000 |
55 |
4
847 138 |
43 |
+
21 |
Belize |
30
000 |
20 |
30
000 |
13 |
0 |
El
Salvador |
Non
disponible |
Non
disponible |
79
573 |
5.6 |
Non
disponible |
Honduras |
172
500 |
4.5 |
427
943 |
7 |
+
148 |
Nicaragua |
Entre
100 000 et 150 000 |
4
à 6 |
393
850 |
7.7 |
Entre
163 et 294 % |
Costa
Rica |
15
000 |
0.6 |
63
876 |
1.7 |
+
326 |
Panama |
94
000 |
4.8 |
284
754 |
10 |
+
202 |
|
Les
langues indigènes d’Amérique centrale
Il y aurait plus de 206 langues indigènes en Amérique
centrale. Chaque communauté a sa propre langue et la
plupart des langues sont inintelligibles les unes pour les
autres. Par exemple, le maïs qui est un terme très
utilisé dans cette région du Monde se dit centli
en nahualt, uba en zapotèque, kosak
en chontal, mok en zoque, xal en mam, nal
en maya yucatèque. Souvent, les habitants de villages
voisins ne peuvent communiquer les uns avec les autres qu’en
apprenant un sabir, un troisième langage
leur permettant de converser à travers la barrière
de leurs langues maternelles. C’est la raison pour laquelle
dans certaines parties de l’Amérique centrale,
les gens pratiquent plusieurs langages sans parenté
aucune entre eux. Par exemple, dans la zone du nord de l’état
de Veracruz où se parle le huastèque, beaucoup
d’Indiens parlent le huastèque à la maison,
nahualt au marché, et espagnol quand
ils ont besoin de communiquer avec des fonctionnaires ou des
étrangers. |
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Famille
indienne devant son habitat traditionnel : au 1er plan un "metate",
mortier utilisé pour broyer maïs et autres aliments.
Région de Talamanca.
Document
des années 1900 |
Famille
indienne devant son habitat traditionnel. Région de Talamanca.
Document
des années 1900 |
Hutte
traditionnelle recouverte de palmes, appelée actuellement
"rancho"
Document
des années 1910 |
Uto-aztéque
et Chibchaine
5 000 ans avant J.-C., une succession ininterrompue
de dialectes apparentés s’étendait du
nord-ouest du Mexique à la Colombie. Cette continuité
de dialectes fut rompue aux environs de 4000 av. J.-C., en
deux fractions : une fraction nord, communément appelée
Uto-Aztèque, et une fraction sud,
appelée Chibchaine. Les groupes qui
causèrent cette séparation géographique
furent probablement ceux parlant l’oto-zapotèque
(venant d’une région centrale avoisinant le cours
supérieur de la rivière Balsas) et ceux parlant
le macro-maya, qui se répandirent à travers
les basses terres du Golfe du Mexique et de la mer des Caraïbes,
et dans les parties montagneuses du sud-est de l’Amérique
centrale. Aujourd’hui, les populations chibchaines sont
installées à la frontière entre le Costa
Rica et le Panama.
Entre 4000 et 1000 avant J.-C., la fraction Uto-aztèque
éclata en une quantité de langues filles, desquelles
la langue nahua se révéla comme
la plus importante dans l’histoire de l’Amérique
Latine. L’oto-zapotèque se différencia
en otomien, mixtèque, et zapotèque. Le macro-maya
commença également à se différencier
et le huastèque était en train
d’acquérir une forme comme langue distincte.
|
Nahua et nahuatl
Entre 800 et 1200 de notre ère, le nahua
est de plus en plus parlé et commence à se différencier.
Aux environs de 800, le son tl n’est pas encore
connu. A cette époque, le dialecte pochutèque
du nahua (parlé à Pochutla, Oaxaca)
et le dialecte mecapayen (parlé à
Veracruz) disent, l’un et l’autre, tet ou
tot. Pour marquer la différence entre les
dialectes nahuas, l’ancien et le récent, les
linguistes appellent le premier nahuat, et le second
nahuatl. Aujourd’hui, le nahua est
parlé dans la région périphérique
de l’Amérique centrale alors que le nahuatl est
parlé dans le cœur de la région.
Avec le temps, les Nahuas ont créé un langage
« académique », élégant et
compliqué, qui fut adopté partout par les groupes
dirigeants. Par exemple, les chefs des Mixtèques combinaient
le mixtèque et le nahuatl raffiné.
Tout comme le maya a influencé l’espagnol parlé
dans le Yucatán, le nahuatl s’est largement introduit
dans l’espagnol mexicain. Ainsi, près de 500
mots nahuatl sont entrés dans l’usage courant
de l’espagnol parlé au Mexique : chiquihuite
(du nahuatl chiquihuitl) signifie panier ou encore
tepescuingle (du nahuatl escuintli) veut
dire petit garçon.
|
Les
Indiens et l’espagnol
En 1519, l’Amérique centrale vit arriver
les Espagnols, qui apportèrent avec eux, dans le Nouveau
Monde, leur langue romane. Tout en apprenant les nouveaux
dialectes coloniaux, les Indiens créèrent de
nouvelles variantes de l’espagnol. Les linguistes qualifient
parfois ces locutions intermédiaires nouvelles «
d’espagnol de niveau inférieur », appellation
qui ne leur correspond guère. Ces locutions ne se conforment
sans doute pas aux règles établies par des corps
officiels de savants, spécialistes quant à l’emploi
correct ou non du castillan, mais elles ont servi et servent
encore, au point de vue linguistique, d’intermédiaires
dans la rencontre culturelle des indigènes et des non
indigènes. |
|
|
|
Poteries
indiennes - Document
des années 1910 |
Les
ethnies d’origine mésoaméricaine ou les
nahuas (population uto-aztèque qui parle la langue
nahuatl)
1
- GUATUSOS (ou MALEKUS)
C’est un des plus petits groupes indigènes du
Costa Rica. Parmi toutes les tribus indiennes, les Malekus
sont ceux qui possèdent le moins de terres. 40 % des
familles de cette tribu ne sont pas propriétaires de
leurs terres. Le taux de chômage est en outre très
élevé : 10 %. Les Malekus sont dominés
par des habitants non indigènes sur leur propre territoire
: 62 % de la Réserve est habitée par des non
indigènes, ce qui a généré un
processus de métissage accru ces dernières années.
Localisation : plaines du nord du pays, Province
d’Alajuela : canton de San Rafael de Guatuso ou
encore à 45mn de Bijagua, par piste sur 20km.
Identité culturelle : traits physiques et expressions
culturelles conservées. Ils parlent le maleku et l’espagnol.
Afin de pérenniser l’usage de la langue traditionnelle,
l’enseignement scolaire est donné dans les deux
langues.
Activités : agriculture : cacao, pejibaye*,
huile de palme. Pêche en eau douce.
Artisanat : fabrication de figurines indigènes,
céramique, fabrication de radeaux, d’arcs et
de flèches en bois.
*
Pejibaye : nom latin : Bactris gasipaes.
Palmier qui produit des fruits rouge orangé en grappe
de la taille d’une grosse noix. Certains le nomment
« pêche de palmier », faute de mieux…
On exploite surtout ce palmier pour son tronc, d’où
l’on extrait le cœur de palmier ou de palmiste,
c'est-à-dire le « palmito », au Costa Rica.
Pour les étrangers, le mieux est de le consommer en
crème ou velouté, plutôt que bouilli.
On pourrait comparer le goût à celui de la châtaigne,
alors que le palmiste (cru, surtout) a plutôt un goût
de noisette. |
2
- CHOROTEGAS
Cette ethnie relève du groupe linguistique oto-mangue.
Localisation :
- Province
du Guanacaste, canton de Hojancha, réserve indigène
de Matambú.
- Province du Guanacaste, villages de San Vicente, Guaitil
et Santa Barbara
Identité culturelle : aujourd’hui,
personne ne parle plus la langue indigène, seul l’espagnol
est pratiqué. L’identité ethnique est
tout de même maintenue, les coutumes et traditions sont
aussi protégées, comme la production de céramique
en terre cuite, figurines… Certains indiens de cette
ethnie ont conservé les traits physiques propres à
la communauté.
Activités : agriculture : graines,
cultures maraîchères, apiculture. |
3
- HUETARES
Une petite communauté d’indigènes
Huetares a survécu jusqu’à nos jours.
Localisation :
- Province
de San José, à mi-chemin entre le canton
de Mora et celui de Puriscal, sur les hauteurs de la Réserve
Indigène de Quitirrisí.
- Province de San José, Canton de Puriscal, Zapatón
- Région
de Cerrito de Quepos et environs
Identité culturelle : les caractéristiques
physiques et l’identité culturelle ont été
quelque peu perdues bien que certaines traditions, comme la
Fiesta del Maíz (la Fête du Maïs, voir fiche
infos les fêtes au Costa
Rica) ou l’utilisation de plantes médicinales,
aient été conservées. Aujourd’hui,
les Huetares parlent l’espagnol.
Activités : les terres de ces contrées
indigènes sont pauvres et ne permettent pas de développer
une agriculture riche et variée. Le maïs est l’un
des seuls produits cultivés par les Huetares. Artisanat
: à base de feuille de palmier, de fourrage, et de
fibres végétales. Les Huetares sont les spécialistes
des colorants végétaux pour la teinture des
fibres. Céramique : les objets fabriqués sont
vendus au bord des routes et lors des « ferias ». |
Les
ethnies d’origine macrochibcha (du nord de l'Amérique
du Sud)
Beaucoup
d’études sur le sujet considèrent que
les Bribri et les Cabecares font partie de la même
ethnie. Ils partagent la même croyance religieuse
: Sibö, Dieu suprême et créateur de l'univers.
Alors qu’une partie de la tribu Bribri occupe les
territoires de basse altitude de la cordillère de
Talamanca, les Cabécars sont isolés dans les
montagnes de la cordillère. Ils subissent moins l'influence
du progrès que leurs alliés Bribris et maintiennent
un système complexe de clans.
|
4
- CABECARES
Localisation :
- Atlantique Sud, province
de Limón : Chirripó (Vallée de Pacuare),
dans la vallée du fleuve Estrella, et dans la Réserve
de Talamanca.
- Ujarrás de Buenos Aires et China Kichá (territoire
occupé depuis mai 2001)
Identité culturelle : c’est
un des groupes indigènes qui a son identité
culturelle la plus marquée. Cette ethnie parle sa langue,
le cabécar et l’espagnol. Les Cabecares ont conservé
leurs coutumes et traditions.
Activités : agriculture : café,
cacao et banane. Chasse d’oiseaux. Pêche.
A la rencontre de la culture Cabecar. |
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Indienne
Cabecar et son enfant |
Village
indien Cabecar |
Famille
Cabecar |
5
- BRIBRIS
Localisation :
- Pacifique Sud, province
de Puntarenas : réserves indigènes de Salitre
et Cabagra dans le canton de Buenos Aires.
- Atlantique Sud, province
de Limón : au nord de la réserve indigène
de Talamanca, dans le canton du même nom.
Identité culturelle : les Bribris
ont conservé leur langue orale et utilisent l’alphabet
latin et un certain nombre de caractère de phonétique
internationale pour le transcrire à l’écrit.
Activités : agriculture : cacao, banane,
maïs, haricots et tubercules. Elevage de cochons. Chasse
d’oiseaux. Pêche. Artisanat : vannerie et fabrication
d’instruments musicaux avec des matières naturelles,
tissages avec des fibres et des pigments naturels. Pour traverser
le fleuve Sixaola, à la frontière du Panama,
ils utilisent des canots et des radeaux. |
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Ecoliers
Bribris, de retour de l'école |
Río
Bananito en territoire Bribris |
6
– TERRABAS (ou TERIBES)
Aujourd’hui, les Térrabas sont très peu
représentés.
Localisation : canton
de Buenos Aires, dans la Réserve de Boruca-Térraba.
Identité culturelle : même si
cette ethnie a su conserver son identité culturelle,
la langue des indigènes Terrabas n’est plus parlée
aujourd’hui.
Activités : agriculture : maïs,
haricots, riz, banane, agrumes. A noter que leur territoire
est aujourd’hui peuplé de nombreux paysans non
indigènes. |
7
- BORUCAS (ou BRUNCAS)
Les
Borucas conservent et pratiquent leurs traditions ancestrales
en les exprimant par des légendes, la danse, l’artisanat
et d’autres arts. Ils sont particulièrement connus
pour leur " Jeu des Petits Diables ", pratiqué
pendant la grande fête de 3 jours et 3 nuits qu'ils
organisent chaque année du 30 décembre au 1er
janvier.
Localisation : canton
de Buenos Aires : la réserve indigène de
Boruca est formée par différentes communautés
(El Centro de Boruca, Rey Curré, Changuena, Maíz
et Bijagual)
Identité culturelle : ils ont gardé
très peu de caractéristiques de l’ethnie.
Le "Baile de los Diablitos"est une manifestation
culturelle qui a lieu le 31 décembre
Activités : agriculture : graines.
Elevage de bétail. Artisanat : tissus confectionnés
à base de coton, préparation de colorants végétaux,
fabrication de masques multicolores en bois qui servent au
" Jeu des Petits Diables
A la rencontre de la culture Boruca. |
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Pedro,
guide touristique Boruca |
Artisane
Boruca spécialisée dans les objets en
calebasse |
Préparation
du repas lors d'une visite chez les Borucas... |
8
- GUAYMIES
C’est la plus grande ethnie indienne du Costa Rica.
Dans les années 60, les Guaymies, aussi appelés
Ngöbegues émigrèrent du Panama pour venir
au Costa Rica.
Localisation : Pacifique Sud, province
de Puntarenas : communautés de Abrojos dans le
canton de Corredores, de Conteburica dans le canton de Golfito
et celle de Coto Brus dans le canton du même nom.
Identité culturelle : les caractéristiques
et traits physiques des Guaymíes permettent de les
reconnaître des autres peuples indigènes. Le
port du costume traditionnel, très coloré et
confectionné à la main par la communauté,
est toujours d’actualité. Leur langue est le
Guaymí, mais certains des chefs et dirigeants parlent
également l’espagnol. Un programme d’alphabétisation
a d’ailleurs été mis en place pour cette
réserve indigène.
Activités : agriculture : cacao, riz,
haricots, maïs, huile de palme et banane. Chasse, pêche,
élevage de cochons et d’oiseaux. Artisanat :
fabrication de vêtements en fibre naturelle qu’ils
colorent avec des teintes et colorants naturels, de nattes,
de chapeaux fabriqués à base d’écorce
d’arbre. |
Répartition
géographique des peuples indigènes au Costa
Rica (recensement 2000)
Sur les 63 876 Indiens du Costa Rica, un peu moins de la moitié
vit en territoire indigène, environ un tiers vit en
périphérie de ces territoires et 20 % sont dispersés
dans le reste du pays. Les territoires indigènes, légalement
connus sous l’appellation de « Réserves
indigènes » couvrent une superficie de 327 825ha,
soit 6.5 % du territoire costaricien.
La région de Talamanca, peuplée par les tribus
Bribri et Cabecar a été pionnière dans
la résistance contre les Espagnols durant la conquête
de l’Amérique. Ses habitants organisaient des
révoltes et des rebellions afin d’expulser ou
d’intimider les envahisseurs.
Les
territoires indigènes du Costa Rica et leur population
Territoires |
Superficie
(en hectares) |
Ethnies |
Population
indigène |
Population
non indigène |
Salitre |
11
700 |
Bribris |
1285 |
82 |
Cabagra |
27
860 |
Bribris |
1683 |
670 |
Talamanca
Bribri |
43
690 |
Bribris |
6467 |
399 |
Kekoldi |
3538 |
Bribris
et Cabecares |
210 |
230 |
Alto
Chirripó |
74
677 |
Cabecares |
4619 |
82 |
Ujarrás |
19
040 |
Cabecares |
855 |
175 |
Tayni |
16
216 |
Cabecares |
1
807 |
10 |
Talamanca
Cabecar |
22
729 |
Cabecares |
1
335 |
34 |
Telire |
16
260 |
Cabecares |
536 |
0 |
Bajo
Chirripó |
19
710 |
Cabecares |
363 |
9 |
Nairi
Awuri |
5
038 |
Cabecares |
346 |
4 |
Boruca |
12
470 |
Boruca |
1
386 |
1
568 |
Rey
Curré |
10
620 |
Boruca |
631 |
351 |
Matambú |
1
717 |
Chorotegas |
868 |
127 |
Abrojo
Montezuma |
1
480 |
Guaymíes |
387 |
19 |
Osa |
2
757 |
Guaymíes |
114 |
4 |
Conte
Burica |
11
910 |
Guaymíes |
971 |
140 |
Coto
Brus |
7
500 |
Guaymíes |
1
091 |
3 |
Guatuso |
2
743 |
Malekus |
460 |
655 |
Boruca
- Térraba |
9
355 |
Terrabas |
621 |
804 |
Zapatón |
2
855 |
Huetares |
54 |
412 |
Quitirrisí |
4
146 |
Huetares |
952 |
273 |
TOTAL |
|
|
27
041 |
|
Source:
Recensement INEC 2000
|
Les
problèmes fondamentaux qui affectent les peuples indigènes
La perte progressive des territoires est le problème
majeur rencontré par les peuples indigènes.
Mais il est également la source d’autres difficultés
telles que la création de systèmes éducatifs,
de schémas idéo- politiques… Finalement,
tout ce qui est lié à l’identité
culturelle de ces peuples est touché.
Aujourd’hui, les indigènes souffrent de problèmes
de toute sorte, qui affectent directement leur conception
du monde. Leurs pratiques traditionnelles continuent à
être déplorées, voire persécutées,
comme c’est le cas pour la médecine traditionnelle,
les croyances religieuses autochtones et les coutumes sociales.
La tolérance des représentants de la société
dominante (autorités administratives, judiciaires…)
envers les peuples indigènes varie d’un territoire
à l’autre. Les représentants qui intègrent
les peuples indigènes sont très peu nombreux. |
La loi indigène de 1977 et son application…
Sur
le thème de la terre
L’article 9 de la loi Indigène de 1977 stipule
que les terres qui sont déclarées Réserves
Indigènes (inscrites au registre de l’Institut
de Développement Agraire) doivent être cédées
aux communautés indigènes. Mais aujourd’hui
ces cessions n’ont pas encore été faites
et beaucoup de réserves indigènes sont, jusqu’à
80 %, peuplées par des personnes non indigènes.
L’article 3 prévoit des systèmes de financement
pour les indigènes qui souhaitent acquérir une
propriété. Ce texte n’a jamais été
appliqué puisqu’ aujourd’hui beaucoup d’indigènes
ont recours à la vente de leurs terres (à des
personnes non indigènes), faute de moyens financiers.
L’article 5 de la même loi stipule que les personnes
non indigènes qui auraient des terres dans les réserves
indigènes ou qui seraient « propriétaires
de bonne foi » dans ces réserves, seront indemnisées
en contrepartie de l’abandon de ces terres qui sont
exclusivement réservées aux indigènes.
Ce texte n’est toujours pas appliqué.
Sur
le thème des ressources naturelles
La Loi Indigène a établi quelques principes
sur les ressources naturelles dont peuvent disposer les populations
indigènes. Mais comme c’est le cas pour la terre,
les interprétations des autorités administratives
et judiciaires ne permettent pas l’application de ces
droits.
Les articles 6 et 7 de la Loi Indigène mentionnent
la possibilité pour les indigènes de faire usage
rationnel des ressources naturelles. Mais les autorités
administratives et judiciaires nient ces textes, sous prétexte
que les indigènes doivent se soumettre au droit juridique
général. Il est par exemple interdit d’abattre
un arbre au Costa Rica sans permis forestier. Les articles
6 et 7 prouvent l’exception accordée aux Indigènes
mais ce droit n’est pas respecté car les autorités
l’en empêchent.
Sur
le thème de la participation à la prise de décision
Bien que la loi Indigène reconnaisse le droit à
« l’identité indigène » (article
1), à la « propriété indigène
» (article 3) et au « gouvernement autonome indigène
» (article 4), ces principes sont niés. Les indigènes
ne disposent d'aucune représentation législative
au Costa Rica. En 1973, le gouvernement costaricien a même
créé la CONAI, la " Commission Nationale
des Problèmes Indigènes ». Pourtant, les
ethnies indigènes ne sont pas reconnues comme composante
fondamentale de la nationalité costaricienne.
D’une manière générale, les communautés
indigènes n’ont pas leur place dans le spectre
politique national et participent très peu aux prises
de décisions fondamentales du pays, et même celles
qui les concernent.
Un avenir incertain
Malgré
la loi Indigène de 1977, les tribus indiennes du Costa
Rica ne sont pas encore reconnues et respectés sur
leurs propres terres. Le gouvernement costaricien est en train
de mettre en place un projet de construction hydroélectrique
qui inondera une partie des réserves indigènes.
Ce projet gouvernemental inclut une re-localisation des tribus
loin de leur terre natale.
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Glossaire
Amérindien : terme
ambigu donné aux descendants de n’importe quel
peuple natif d’Amérique (à l’exception
des Eskimos) afin de les distinguer des immigrants venus par
la suite (européens, africains…)
Criollo (en espagnol antique : creollo; du
latin criare) est un terme qui, dans le passé colonial,
était utilisé pour désigner l’habitant
né en Amérique Latine et dont les deux parents
étaient d’origine espagnole. Au fil des siècles,
le terme a évolué et est différent selon
la zone géographique et le contexte dans lequel il
est utilisé. Généralement, ce terme se
réfère aujourd’hui aux personnes nées
dans le pays.
Hispaniola : c'est
Christophe Colomb qui nomma ainsi cette île lorsqu'il
y posa pour la première fois le pied le 6 décembre
1492. Hispaniola, " la petite Espagne " était
peuplée par les indiens Tainos qui accueillirent d'abord
pacifiquement les navires européens, aidant même
les explorateurs à construire le fort de la Nativité
à Saint-Domingue.
Indigène
: au sens large, ce terme s’applique à
une population originaire du territoire qu’il habite.
Au sens plus restreint et plus courant, on appelle indigène
une personne faisant partie d’une ethnie qui préserve
les cultures traditionnelles non européennes. Au sens
encore plus restreint, le terme s’applique aux indigènes
américains, également appelés «
Amérindiens » ou encore
« Indiens ».
Mestizo
: terme très couramment utilisé en
Amérique Latine pour désigner une personne issue
d’un métissage européen et amérindien. |
Les sites Internet
Horizontes
: Carte schématique des réserves indigènes
«
Segundo
informe sobre desarrollo en centroamérica y Panamá
» :
La diversité culturelle en Amérique Centrale,
Populations indigènes de chacun des pays d’Amérique
Centrale
Survival
International : Association mondiale qui soutient
les peuples indigènes
Fundación
para el Centro Nacional de la Ciencia y la Tecnología,
CIENTEC :
Le Costa Rica et ses provinces : les réserves indigènes
dans chacune des provinces
Centro
para el Desarrollo Indígena : Beaucoup
d’informations sur chacune des huit tribus indigènes
du Costa Rica
Museos
de Costa Rica : Informations sérieuses
sur de nombreux sujets : le pays, la cuisine, les provinces,
les groupes indigènes, les symboles…
«
Les
visages cachés du Costa Rica » :
Article sur l’exclusion des tribus indigènes
au Costa Rica écrit par une reporter française
«
Reservas
Indígenas » : Etude très
conceptuelle sur la vie des Guaymis
«
El
territorio histórico Maleku de Costa Rica
» par Roberto Castillo Vásquez
: Très bon site sur les Malekus
«
EL
DINAMÁ ATERRORIZA A LOS INDÍGENAS CABÉCAR
» : Article du Diario
Extra- Une anecdote de la vie quotidienne de ces peuples
Fundación
DÚRIKA : Réserve Biologique Dúrika
: peuplée par les peuples Cabecar et Bribri
«
Proyecto
de un nuevo Estatuto Indígena para Costa Rica : Experiencias
y Desafíos »
par Joel Mora Maroto et Oscar Almengor Fernández :Projet
pour un nouveau statut indigène au Costa Rica
Projet
de loi sur le développement autonome des peuples indigènes
du 23 mai 2001 |
Bibliographie
Amérique centrale
Les Indiens, la guerre et la paix :
Survival International, ethnies droits de l’homme et
peuples autochtones, été-automne 1986
Peuples et Civilisations
de l’Amérique centrale : par E.
WOLF, Professeur à l’Université de Chicago,
Payot Paris, 1965
Peuples et coutumes en
voie de disparition : par H.
Strabbing, Editions Famot-Genève, 1979.
|
©
Imagenes Tropicales S.A. - Photos Didier Raffin
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merci d’en demander l’autorisation.
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Mise
à jour : mars 2012 |
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