Nous
avons volontairement reproduit tel que les particularismes orthographiques
et grammaticaux des textes afin d’en préserver la spécificité
de l’époque…
LE
TREMBLEMENT DE TERRE DE COSTA - RICA
Du 30 décembre
1888
Extrait de l'Illustration du samedi 23
février 1889
Le
Costa-Rica tout entier est encore sous le coup de la douloureuse
impression et du désastre causés par le tremblement
de terre du 30 décembre dernier. Il s'en est fallu de bien
peu, en effet, que sa capitale, San-José, ne fût entièrement
détruite.
Pendant tout le
mois décembre, une série de légères
secousses presque quotidiennes indiquait un travail latent
des volcans de l'Irrazu, de Barla et de Poas, qui avoisinent San-José.
Le 29, à
huit heures, une première secousse se fit sentir.' A
quatre heures du matin, toute la population endormie était
réveillée en sursaut par un véritable cataclysme.
Rien ne peut donner
une idée de l'effet lugubre produit par les clameurs
et les cris de détresse,joints aux craquements sinistres
des maisons qui s'effondraient. Dès le lever de l'aurore,
chacun pouvait se rendre compte de l'étendue du désastre,
et on colportait de bouche en bouche le nombre des victimes, heureusement
très restreint. Quelques heures plus tard, des télégrammes
reçus des différents points de la République
ont appris que bien peu de localités avaient été
épargnées. Celles qui ont le plus souffert se trouvaient
dans le voisinage du volcan de Poas, dont l'éruption
est cause du tremblement de terre en question.
Le gouvernement
de Costa-Rica a dirigé vers ce volcan une expédition
scientifique conduite par M. le professeur Pittier, directeur de
l'observatoire de San-José.
Bien que le rapport
de ce savant conclue en faveur d'une tranquillité momentanée
des volcans des Cordillères, la panique générale
est loin de disparaitre, et la population presque tout entière
de San-José continue à camper sur les places publiques
et dans les campagnes.
.
Les gravures que
nous publions aujourd'hui, d'après des photographies
prises sur le lieu du sinistre, permettront à nos lecteurs
de se rendre compte de la violence des secousses et des désastres
qui en ont été la conséquence. Sous les ruines
d'une seule maison (fig. 3), six personnes, dont on n'a pas retrouvé
les cadavres, ont été englouties. Les églises
ont fort souffert: l'Alajuelita surtout, et la cathédrale,
dont l'intérieur s'est effondré. C'est naturellement,
au milieu de toutes ces ruines, la classe pauvre qui est la plus
éprouvée, et le gouvernement a dû donner à
beaucoup de gens le matériel nécessaire pour établir
des campements en plein air.
Nous publions aussi
une vue du cratère actuel du volcan de Poas, envahi par des
boues sulfureuses qu'il rejette par intervalles à des hauteurs
atteignant jusqu'à soixante mètres.
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Mise
à jour : janvier 2012 |
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